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4 mai 1864 : rencontre entre Richard Wagner et le roi Louis II de Bavière qui devient son mécène.
Louis II de Bavière et Richard Wagner. De 1864 à 1883, le soutien du jeune Roi de Bavière Louis II éblouit les 19 dernières années de Richard Wagner. Un cas unique dans l’histoire des arts en Europe: la compréhension intime et profonde que Louis a des opéras de Wagner et son aide financière à la réalisation du grand œuvre wagnérien restent un exemple exceptionnel d’une relation entre un mécène et son génial compositeur…
Leur rencontre tient du miracle comme du roman : un nouveau chapitre de deux existences totalement hors normes)… Fugitif, criblé de dettes, Wagner est alors suicidaire, désespéré, anéanti lorsque le jeune roi de Bavière nouvellement intronisé le 10 mars 1864 à l’âge de 18 ans, demande à le voir.
Le jeune souverain, fasciné par les opéras du compositeur, en particulier les légendes chevaleresques, Tannhäuser et Lohengrin (découvert dès 1861), souhaite favoriser Wagner. Le roi a alors 18 ans; Wagner, 51 ans.
Le compositeur reçoit une maison pour composer (sur le lac de Starnberg), une rente à vie qui lui épargne bien des inquiétudes, et voit la quasi totalité de ses dettes remboursées.
Mais le destin comble doublement le musicien… A l’été 1864, Wagner , demande à Cosima von Bulow, la fille de Liszt de le rejoindre en Bavière: les deux décident de vivre ensemble.
Ludwig, prince taciturne, se détourne peu à peu de la politique, s’engageant toujours davantage dans l’édification de ses mondes intérieurs : la construction de ses multiples châteaux, pour ce cadre qui nourrit ses rêves, les opéras de Wagner fournissent la matière sonore indispensable... (à Linderhof, Louis II va même jusqu’à reconstituer la grotte qui abrite les amours de Tannhäuser et de Vénus (le Venusberg)…
La relation avec Wagner se dégrade rapidement sur le plan humain ; mais la conduite de leur projet artistique n’a jamais manqué ses objectifs. Car le roi malgré les vociférations, les crises de son cher Wagner, lui restera à jamais loyal .... Le compositeur mène grand train à Munich dans l’hôtel Jochum, somptueuse résidence que Louis II lui a acheté pour composer en compagnie de Cosima…
Sans Louis II, le compositeur n’aurait jamais pu mener à bien son grand oeuvre lyrique, en particulier le Ring, l’Anneau des Nibelungen. Wagner achèvera Siegfried en 1871 et Le Crépuscule des Dieux en 1874.
Plus tard, au moment où le couple Cosima Richard tente de lever des fonds via une souscription afin d’édifier le théâtre de Bayreuth destiné aux représentations des opéras de Wagner, c’est encore Louis II qui offre une somme importante pour garantir le succès du projet…
A partir de 1864, bénéficiant de moyens enfin quasi illimités, le compositeur peut représenter à Munich ses opéras: Le Vaisseau Fantôme (4 décembre, avec un succès immédiat ; Tristan und Isolde (10 juin 1865, avec le couple Ludwig et Malvina Schnorr, créateurs légendaires des deux rôles-titres. La partition demeure un véritable choc esthétique en Europe., Les Maîtres Chanteurs, et naturellement les volets du Ring, avant le premier festival présentant l’ensemble du cycle des 4 ouvrages à Bayreuth en 1876.
A Louis II revient le privilège d’entendre avant tout le monde les nouvelles partitions de Wagner l’enchanteur. Tristan und Isolde reste l’ouvrage qu’il affectionne le plus.
Après des fiançailles bientôt annulées avec Sophie de Wittelsbach, sœur de Sissi, en 1867, le souverain s’enfonce peu à peu dans un délire.
Il ne souhaite que voir et revoir les opéras de Wagner, source première de ses fantasmes personnels. Wagner-Wotan et Louis-Siegfried ont réalisé une alliance humaine et artistique bénéfique aux deux hommes.
Guillaume Ier, annexe la Bavière. C’est à contre cœur que Louis II se range aux côtés de la Prusse contre la France (1870). Retiré dans ses châteaux, le Roi est déclaré fou et déchu de ses fonctions le 13 juin 1886. Il est retrouvé mort noyé le 16 juin dans le lac de Starnberg, où il avait rencontré Wagner 22 ans plus tôt. Le compositeur était mort depuis 1883: Louis II, sans assister à ses funérailles, avait organisé une somptueuse cérémonie en hommage à celui qui avait enchanté par son art, sa courte et tragique existence.
Source: Opéra de Tours.,-----
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